Nouvelles du jumelage régional avec Munich

« L’Église au cœur de la cité : laisser ouverte la fenêtre sur le ciel »

Par la pasteure Eva Guigo-Patzelt

Il est difficile que de rendre compte de toute la richesse d’un week-end rempli à raz-bord, de rencontres, de visites, de discussions, de danses, de rires, de chants, de prière, de jeux, et j’en oublie. Heureusement, vous étiez 46, chers lecteurs et lectrices, à y avoir participé avec moi, à Munich les 19-21 avril dernier, représentant la moitié des paroisses de l’Inspection luthérienne de Paris. Si vous en avez été, en avez-vous parlé autour de vous ? Et si vous n’en avez pas été, serait-ce le moment de trouver et de questionner ceux qui y ont participé ?

Voici juste quelques aperçus pour vous donner une idée.

Trop nombreux ? Non, ça va !

Avant le grand week-end, les inscriptions. La délégation francilienne frôlait le double du voyage précédent. Mais nos amis de Munich ont remué le ciel et la terre pour loger tout le monde. Ils étaient plus perplexes en voyant affluer leurs propres paroissiens au-delà de toutes prévisions ! Y avait-il trop de monde – ou pas assez à manger, pas assez de chaises, pas assez de tables, pas assez de photocopies ? À vous de choisir votre perspective. Mais rassurez-vous : personne n’est jamais mort de faim dans une rencontre Paris-Munich, là-bas aussi, on sait pousser les murs, partager pain et papiers.

Mais trop court, peut-être.

En tout cas à en croire certains participants français. Il est vrai que le programme était dense, surtout le samedi, avec la découverte de trois projets d’Église innovants pour se maintenir « au cœur de la cite ». Comment « garder ouverte la fenêtre sur le ciel » dans nos sociétés du XXIe siècle, de plus en plus sécularisées ? À Munich, plusieurs églises paroissiales en perte de vitesse ont été doublées, l’une d’une « Église des jeunes », l’autre d’une structure diaconale professionnelle mais dans laquelle l’Église s’efforce de garder un pied. Parmi les clés de la réussite : les moyens humains compétents pour faire vivre ces projets, pour avoir du temps, que ce soit pour les jeunes ou pour le public bénéficiaire de l’aide sociale, pour créer du lien avec les paroisses d’origine, pour veiller sur les équilibres.

Le troisième projet, ponctuel, s’adressait à des couples qui n’avaient jamais pris le temps ou la peine de faire les démarches en vue d’une bénédiction nuptiale, qui ne savaient à qui s’adresser, n’osaient pousser la porte d’une église, ou se décourageaient devant les attentes sociales liées aux mariages. Une journée leur avait été dédiée pour « se marier en toute simplicité », après vingt minutes d’entretien, sans autres exigences. À Munich, c’est un franc succès. De quoi nous faire réfléchir sur nos manières d’aborder des actes pastoraux, d’accueillir et de nous laisser envoyer – pas nécessairement pour faire comme notre Église sœur, bien entendu. L’intérêt d’un tel voyage n’est-il pas aussi de pouvoir réfléchir sans tabou sur des initiatives qui ne nous viendraient pas à l’idée ? À l’Église des jeunes, l’engagement en faveur de l’accueil des personnes LGBTQ+ a pu surprendre certains. À chaque Église de discerner son appel, dans son contexte propre. À toutes de savoir dialoguer, se (laisser) questionner, maintenir la communion que n’empêchent pas des positions divergentes.

Et les jeunes ?

Les vacances scolaires aidant, la délégation francilienne incluait une dizaine de jeunes. Logés dans des familles allemandes avec des enfants de leur âge, les ados ont pu vivre leur propre programme le samedi. Les adultes étaient encore admis au « moment spi » et à la découverte de « l’Église des jeunes » le matin, puis on les a laissés entre jeunes des deux pays, avec leurs accompagnatrices françaises et allemandes. Pizza, escape game, balade dans la ville, chorégraphie de danse : la mayonnaise semble avoir prise entre les jeunes, au point que les adultes les ont à peine revus. C’était sans doute bon signe. Rendez-vous a été pris pour la venue de leurs nouveaux amis allemands à Paris l’an prochain.

À vos agendas !

Au printemps 2025 ce sera notre tour d’accueillir une délégation de Munich, du 4 au 6 avril ! Le thème du culte, ou des cultes – pourquoi pas « autrement » ? – est en cours de discussion. Plus d’informations début 2025.

Pour soutenir le jumelage, pensez à faire un don :

https://lydia-app.com/pots?id=53097-60ans-de-jumelage-paris-munich

Le Comité a largement puisé dans les ressources disponibles pour aider des jeunes à participer au voyage de 2024.

Le jumelage ne peut se poursuivre que par le soutien financier des paroisses et de donateurs motivés.

N’hésitez pas à contacter le Comité Paris-Munich, voire à le rejoindre, en écrivant à pasteur.eva.guigo@gmail.com (ou en appelant au 01.46.64.24.40).

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